Dans Sallie Ford & The Sound Outside il y a la voix, d’abord. Singulière, cocktail détonnant entre le timbre d’une chanteuse de blues préférant la clope et le whisky aux vocalises et celle, piquante et acidulée d’une délicieuse peste échappée d’un girl-group. Et puis deux guitares, une contrebasse et une batterie : la formule est simple, en apparence du moins, mais quel son ! Brut, rétro, assorti à des compositions qui sonnent comme des classiques du rock’n’roll ou du rockabilly, des pépites échappées des archives du label Sun. « Dirty Radio », leur galette, pourrait bien être la B.O. de la rentrée des amoureux de rock’n’roll authentique, avec sa rythmique qui swingue et claque, ses guitares au son chaud et twangy, le tout servi par des chansons qui donnent une furieuse envie de danser, oui, là tout de suite, même en pleine rue. Mais on imagine aussi les ballades bluesy et rugueuses accompagner le spleen des journées qui raccourcissent cet hiver… Cette songwriteuse inspirée et insolente tutoie le rockabilly et le blues, saupoudre ses morceaux d’arrangements jazzy enfumés et tape dans la country hillbilly au passage. La grande classe !

Parce que c’est un band de schizophrènes qui sait faire cohabiter des structures désarticulées avec des mélodies limpides, des ambiances retenues et une vraie énergie brute, nous avons décidé d’interner The Melting Snow Quartet. Après un premier EP qui aura convaincu les Inrocks Labs (ex CQFD) en juin dernier, mais aussi Jacky Goldberg qui les choisira pour la musique de la scène finale de son film « Far From Manhattan », c’est ici qu’ils viennent prendre leurs pilules.